Première partouse, trio, leçon de libertinage
Une semaine de vacances libertines sans enfants, racontée en cinq épisode :
Episode 5 : retour à la réalité, leçon de libertinage et culpabilité.Episode 5 : retour à la réalité, leçon de libertinage et culpabilité.
Samedi. Je me suis réveillée un peu avant midi. Hombre dormait
toujours. Il m'a dit qu'il voulait prendre son temps, se reposer.
Nous étions sortis tous les soirs de la semaine, jusqu'à cette
apogée nocturne. Il ne se sentait pas le courage d'aller à Arles
découvrir le sauna, il préférait qu'on passe la journée à se
reposer, et qu'on sorte le soir.
Pourquoi pas à la nouvelle Chrysalide, à La Seyne sur Mer ? Il
avait envie de retrouver l'ambiance anonyme de l'Absolu. Pour ma
part, j'aspirais surtout à un bon jaccuzzi, mais comme la Chrysalide
était censée faire club ET balnéo, j'ai acquiescé.
Je l'ai laissé au lit, j'ai posté un petit message de remerciement
à Pierre et Alex, en « conversation de groupe » sur
Facebook, et je suis sortie dans Marseille. Je voulais acheter des
petits cadeaux pour les enfants qui rentraient le lendemain. J'avais
remis ma robe à fleurs. Je me sentais bien, belle, forte, puissante.
J'avais des courbatures et une confiance en moi à toute épreuve.
J'ai envoyé un SMS à mon amie Katia, et j'ai croqué à pleines
dents dans un muffin au chocolat.
J'ai reçu un SMS.
Ce n'était pas la réponse de Katia.
C'était Alex.
Pierre avait eu un accident de voiture, cette nuit, en rentrant de
chez nous.
Je me suis arrêtée, paralysée. Je me suis appuyée contre un mur
et j'ai vomi dans le caniveau.
A priori, il n'avait rien de grave, il n'y avait que de la tôle
froissée. Effet combiné de l'alcool et de la fatigue, il s'était
endormi au volant. S'il s'était endormi quelques minutes plus tôt,
alors qu'il était encore sur l'autoroute, il ne serait peut-être
plus de ce monde.
J'avais honte. Un terrible sentiment de culpabilité s'est emparé de
moi. Parce que nous l'avions laissé repartir.
Il nous avait dit qu'Alex et lui avaient un contrat de courtoisie,
qui consistait à toujours rentrer dormir dans le lit conjugal.
Mais nous aurions pu respecter ça tout en lui suggérant de se
reposer une heure avant de repartir. Nous aurions pu cesser de
remplir son verre de vin aussi.
Quelques
minutes avant qu'il ne parte, alors qu'on lui demandait bêtement
s'il était sûr d'être en état de rentrer, il nous avait dit
« - La voiture connait le chemin, elle rentrera seule ».
Et nous l'avions laissé repartir quand même.
Je suis rentrée et avec Hombre, on s'est attablé autour d'un café.
On était dans un drôle d'état. Par moments, nous étions toujours
portés par l'extraordinaire énergie sexuelle toujours présente
dans l'atmosphère, et nous avons fait l'amour un nombre de fois
incalculables, bien souvent en se remémorant nos frasques nocturnes,
en utilisant à nouveau les cordes qui étaient resté accrochées au
quatre pieds du lit. A d'autres moments, nous avions des
conversations plus graves et plus sérieuses. Autour des risques que
nous avions pris.
Nous avions pris le risque de laisser Pierre repartir. C'est LE vrai
risque.
Mais il y avait derrière l'ombre d'autres risques. A un moment,
j'avais commencé à lui faire une fellation sans préservatif.
Remontant à partir de la base, me disant plus ou moins que tant que
je ne touchais pas le gland, tout irait bien. Et Hombre n'avait rien
dit, il ne m'avait pas arrêtée.
Nous avions aussi laissé Pierre me faire un cunnilingus, alors qu'au
départ, nous avions dit que ça ne ferait pas partie de nos
pratiques.
Depuis deux jours, j'avais des conversations sur Internet avec la
jeune Violette, qui n'était pas venue à notre repas libertin. Son
compagnon et elle avaient eu des rapports libertins non protégés.
Nous avons dressé ensemble la liste des différents risques liés
aux rapports bucco-génitaux, les différents IST et leurs modes de
transmission... Je l'ai orientée vers le CIDAG où ils iraient faire
leurs tests la semaine suivante.
Concrètement, Hombre et moi n'avions pas pris de risque pour notre
santé « virale ». : dans un cunnilingus, le risque
potentiel est surtout pour celui qui le fait, et dans mon cas, Pierre
n'avait absolument rien à craindre.
Mais il y avait le risque symbolique.
Hombre et moi avions, a priori, fixé nos limites.
Et pendant la nuit, nous les avons changées sans en parler.
Peu importe que les limites soient bonnes ou mauvaise, ou le fait
qu'au final, nous en serions sûrement arrivés à accepter l'idée
du cunnilingus sans protection. Peu importe que cette nuit fut
époustouflante, il n'était pas question de revenir là dessus. Mais
c'est le fait de ne pas avoir respecté notre « code »
qui nous a semblé dangereux et à ne pas reproduire.. Le fait
d'avoir perdu la tête à ce point
Cette nuit là a compté pour nous, elle nous revenait en bouffées
émotives. Hombre me disait que nous ne vivrions plus jamais quelque
chose d'aussi intense, d'aussi extraordinaire. Je pense qu'il a
raison. C'est comme un paradis perdu : il y a l'intensité de « la
première fois ». Je peux un peu comparer ça à ma première
nuit avec Hombre, ou à ma première vraie sodomie. Ce moment est
d'autant plus intense qu'il porte en lui la peur et l'excitation de
la nouveauté. Cette nuit restera gravée en nous, c'est une
certitude.
Mais jusqu'à ce que nous en reparlions, cette nuit portait aussi en
elle un malaise, qui allait plus loin que le fait d'avoir franchi un
tabou ou un interdit. Hombre me disait qu'il n'était pas jaloux,
qu'il ne s'était pas senti en danger, mais qu'il avait l'impression
que parfois, quelque chose avait fonctionné de travers. Que je
m'étais retrouvée avec Pierre, à certains moments où j'aurais du
être avec lui.
J'ai fini par comprendre qu'il parlait des moments creux entre deux
actions, où la tension sexuelle était retombée (enfin, où elle
était retombée chez les hommes, chez moi elle ne retombait jamais
et chaque orgasme semblait servir de préliminaire à celui qui
viendrait après, c'est sans doute une différence physiologique
entre les hommes et les femmes...)
La réponse m'est apparue en discutant avec un ami conteur.
Il m'expliquait l'importance d'ouvrir et de refermer «
l'espace du conte » quand on parle à des enfants. Quand on a
ouvert, par des formulettes, cet espace, on peut leur raconter des
choses effrayantes, des loups qui mangent des enfants, mais il faut
prendre soin de refermer cette fenêtre ensuite. Si on raconte
l'histoire d'un loup qui mange un enfant, sans avoir dit une formule,
pris une intonation, qui indique qu'on est dans la symbolique du
conte, les enfants peuvent percevoir ce qui est raconté comme « la
réalité », et faire des cauchemars.
Peut-être aurions nous du définir une sorte de « d'espace du
temps sexuel ».
Je vois parfaitement le moment où cet « espace sexuel »
s'est ouvert, à la fin du repas, quand Hombre a changé de musique,
poussé la table, et nous a invités à danser. Mais nous ne l'avons
pas refermé. Quand Pierre est parti, il était habillé, prêt à
conduire, à retourner dans sa vie, alors que nous étions encore
nus, nous nous touchions, nous étions encore dans « l'espace
sexuel ».
Il y avait un décalage.
Sans forcément nous rhabiller entièrement, je me dis maintenant que
Hombre et moi nous aurions du enfiler un peignoir, signifier
clairement par cet acte là que la soirée était terminée.
Et dans ce cadre, la remarque de Pierre sur la jalousie au moment de
son départ pouvait avoir un sens.
Hors de « l'espace sexuel », il n'était pas normal et
pas correct que je l'embrasse sur la bouche. Lui qui était habillé
et prêt à rentrer chez lui, ça l'avait peut-être gêné, mis mal
à l'aise. Je me dis avec le recul qu'à ce moment là, mon
comportement fut déplacé. Hombre et moi aurions du être
partiellement vêtus, et nous aurions du lui faire tous les deux la
bise comme lorsqu'il est arrivé, comme nous le ferons les prochaines
fois que nous nous verrons.
C'est une erreur de débutant.
Hombre m'a fait remarquer qu'Alex savait sûrement ce genre de
choses, que elle, elle n'aurait sûrement pas commis la même erreur.
C'était peut-être ce qu'elle avait essayé de nous dire avec sa
remarque sur Facebook : avant et après le « temps du jeu »,
on ne joue pas. Sinon, ça devient compliqué.
.
J'ai repensé à Wismerhill, qui m'avait parlé de leur principe « au
téléphone, les hommes parlent aux hommes, et les femmes aux
femmes ».
Ces limites artificielles sont des symboles, les garde fous que se
fixent des personnes seules, ou des couples, pour conserver une
partie de contrôle, et être sûrs de ne pas faire des choses qu'ils
regretteraient par la suite. Ce ne sont pas les limites en elles
mêmes qui comptent, c'est le fait, pour le couple, de les fixer
ensemble, de pouvoir s'appuyer sur elles.
Alors voilà.
Voilà que cette liberté libertine, pour nous, allait s'accompagner
de règles ?
Pas de règles qui contraignent, qui remplacent un carcan par un
autre, mais de règles qui libèrent car elles rassurent et nous
protègent.
A ce moment là je me suis dit que définitivement, nous ne serions
pas dans le camps des « sans prise de tête » qui nous
fait tant rire chaque fois qu'il apparaît sur une fiche. Pour Hombre
et moi, la tête sera toujours bien vissée sur les épaules, et
prendra sa part dans nos futures rencontres, quelles qu'elles soient.
Sinon ?
Sinon la peur du chaos m'empêcherait sûrement de continuer.
Nous avons passé des heures à parler. A décider de ce qu'on
accepterait à l'avenir ou pas, en club ou en privé, les pratiques
sexuelles, les protections, et surtout, à se dire qu'on ne
dérogerait jamais de nos règles au milieu d'une soirée. Si ces
règles nous semblent mauvaises nous en discuterons, à deux, comme
un débriefing, nous les changerons peut être ensuite, mais plus
tard, pas dans le feu de l'action.
Samedi soir nous sommes allés à la Chrysalide. Le lieu était très
chouette mais nous n'étions pas dedans, nous avions comme une
over-dose sexuelle, même si j'ai beaucoup apprécié le fait de
m'habiller de nouveau hyper sexy, et de danser de façon très
suggestive, tout en gagnant des cadeaux Freixenet, la boisson de
Barcelonne...
L'effet boomerang de notre extraordinaire « soirée trio »
commençait à se tasser un peu. On allait récupérer les enfants,
on avait tout mis à plat.
Pourtant, un léger malaise persistait encore en moi, je l'ai confié
à Hombre.
- Oui.
- En partie parce que tu le désirais ?
- Oui, bien sûr que je le désirais, c'était évidement autre chose que les mecs que j'ai sucés en club jusqu'à présent.
- Tu ne dois pas te sentir coupable de ça. Moi j'ai aimé que tu fasses l'amour avec un homme que tu désires.
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POUR AVOIR LE TEXTE ENTIER, CE SERA DANS LE LIVRE " CHRONIQUES LIBERTINES", PARUTION DERNIER TRIMESTRE 2018 AUX EDITIONS FILOSPHERES....
http://filosphere.free.fr/2/crbst_21.htmlBISES.
PANDEMOS.