- Episode 1 : Post Cap d'Agde et rendez-vous ratés
- Episode 2 : L’idéed’un repas, préparation, choix des invités
Episode 5 :
visite et présentation du Vahiné
Je savais précisément
où se trouvait le Vahiné. Il y a une dizaine d’année, alors que
je n’avais pas d’enfant et que je vivais dans le dixième
arrondissement avec mon ex mari, je courrais tous les matins une
heure en faisant le tour du cimetière Saint Pierre. A l’époque,
mes pensées étaient à des années lumières du libertinage, elles
étaient plutôt centrées sur la recherche d’un nouvel emploi et
une envie très forte de maternité inassouvie. Néanmoins, mon
cerveau avait enregistré l’existence de ce « club privé »
à côté d’un antiquaire et quand j’ai vu l’adresse du Vahiné
sur Internet, j’ai automatiquement fait le lien. J’étais passée
devant tous les matins pendant presque un an, je revoyais précisément
le panneau, le petit portail, la pente bétonnée qui descendait vers
le auvent au dessus de la porte d’accueil…
Alors que nous longions
l’interminable mur du cimetière, le nœud dans l’estomac qui
m’assaille à chaque sortie revenait. J’avais le trac, un trac
monstrueux qi grandissait. Sans doute était-ce à cause de cette
phrase que nous nous étions dit « nous sommes prêts ».
Bien sûr il s’agissait avant tout de s’amuser, je savais qu’il
n’y avait aucune obligation, mais je sentais que ça risquait
sûrement d’arriver, puisque « nous nous sentions prêts ».
Et il y avait cette crainte excitante de cette première fois. De ce
« dépucelage libertin ».
De mon côté, c’était
beaucoup lié à mon inexpérience. J’en avais longtemps parlé
avec Katia qui a connu tant d’hommes dans sa vie. Moi, j’en ai
connu deux. J’ai épousé les deux, j’ai eu des enfants avec
chacun des deux. Depuis peu, je peux aussi dire que j’ai effleuré
quelques corps féminins et masculins dans des jacuzzi, et que j’ai
tenu dans ma main et légèrement branlé le sexe extrêmement dur de
l’italien croisé aux mousses du Glamour. Ca reste très peu, même
si nous pouvons aller assez loin dans les jeux sexuels, pour peu
qu’on soit dans l’intimité de notre chambre. Nous avions déjà
constaté qu’en public, par réflexe, nous nous limitions à des
positions classiques, plutôt esthétiques, reproduisant
involontairement ce que les autres faisaient autour de nous.
Hombre, lui,
s’interrogeait plus sur les répercussions psychologiques. Nous
étions sûrs de ne pas ressentir de jalousie physique, de n’éprouver
que de l’excitation à cette sexualité plurielle et multiple. Oui,
mais… Pour être sûr à 100%, il faut le faire. Tant que « nous
ne l’aurions pas fait », nous ne pourrions pas mesurer les
conséquences sur notre couple de ce partage sexuel chez des
personnes aussi exclusives que nous l’étions au départ.
C’était une soirée
« Black Out », ce qui signifiait qu’il y aurait
plusieurs fois au court de la soirée des moments de noir complet. Je
sentais bien l’intérêt de la chose : l’obscurité jouerait
un peu le même rôle que les mousses dans les après midi mousse. En
remettant un peu de mystère, en cachant ce qui était dévoilé, en
masquant les regards, elle allait lever les inhibitions, permettre
des contacts charnels plus immédiats.
Hombre était splendide,
comme toujours, avec une superbe chemise et des mocassins « sport »
noirs. Il sentait bon. J’avais une nuisette bordeaux en dentelle,
sous laquelle on voyait mon soutien gorge, mon string, et mon porte
jarretelle « Aubade », un petit raz-le-cou de velours
noir avec un camay bordeaux lui aussi avec une paire de salomés de
la même couleur que j’adorais. Moi qui n’avais jamais porté de
talons jusqu’à l’année d’avant, voilà que maintenant j’en
avais 5 paires et que je connaissais les différents types de
chaussures, de talons… Cette métamorphose ne cessait de m’étonner.
Nous nous sommes garé
non loin du portillon de mes souvenirs, un vigile nous a souhaité la
bienvenue et nous a laissé descendre l’allée bétonnée sous le
regard sphérique d’une caméra de surveillance, puis nous sommes
entrés.
L’entrée donne lieu
directement sur la salle principale, dont elle est séparée par un
rideau.
Tout de suite à droite,
il y a un vestiaire avec des casiers qui doivent servir en journée,
quand le club est naturiste et qu’il y a la piscine et la balnéo.
S’y trouve aussi ce que j’ai considéré comme un défaut :
un distributeur de préservatifs. Non pas que je trouve que ce soit
un défaut de trouver des préservatifs en club, bien au contraire,
mais c’est le fait qu’ils soient payants qui m’a étonnée.
Dans tous les clubs où
nous étions allés, et nous commencions à en avoir fréquenté un
certain nombre, que ce soit à l’Antre Nous, à l’Absolu, au
Moulin aux Anges, à la Freedom Night, au Glammour, au 2et2, au
Cyrano, nous avions toujours vu des préservatifs gratuits. Parfois
en très grand nombre, dans les corbeilles de tous les coins câlins,
d’autres fois de façon moins visible, il fallait aller les
chercher à l’accueil, mais jamais nous n’avions vu de
préservatifs payants ! D’autant que, comme dans beaucoup de
club, il n’y a pas d’argent qui circule pendant la soirée, tout
se règle à la fin. Il faut donc, si on n’a pas pensé à emporter
suffisamment de capotes, retourner à l’accueil récupérer son
porte monnaie, aller dans les vestiaire au distributeur, retourner
poser son porte monnaie… Bon, c’est absolument le seul défaut
que j’ai trouvé au Vahiné. Sinon… Wawww… A côté de ce
vestiaire, toujours sur la droite, il y avait une vitrine avec
quelques articles à la vente, sexs-toys et lingerie affriolente.
Sur la gauche en entrant,
la jeune femme à l’accueil était très avenante. Elle a pris le
temps de nous expliquer le fonctionnement du club (seul le jacuzzi
est ouvert en plus de la piste de danse et des coins câlins les
Vendredi et Samedi soirs) et de la soirée. Pour cette soirée
« Black Out », des bracelets lumineux étaient mis à
disposition, avec un « code couleur ». Les bracelets
jaunes signifiaient « mélangistes », les rouges
« échangistes », les bleus « amateurs de trio ou
plus » et les blancs « bisexuel(le) ».
C’était une idée
extrêmement ludique. Il y avait un aspect « site de
rencontres », où les orientations sexuelles sont affichées
dès le profil, avec la même importance que l’âge. Après avoir
pris un bracelet jaune, Hombre m’a interrogée du regard, la main
au dessus du pot de bracelets rouges. Je lui ai murmuré « oui
oui, bien sûr », et nous sommes entrés dans le club lui-même,
affublés de nos deux bracelets phosphorescents chacun. Nous étions
gais et joyeux. J’avais le trac, et j’avais l’impression de
tromper tout le monde en m’affichant avec ce bracelet estampillé
« échangistes ».
Moi ? Echangiste ?
Quelle blague. Personne n’allait y croire ! Je ne me sentais
pas crédible. Encore une drôle de farce. Et pourtant, je ne pouvais
m’empêcher de toucher ce bracelet rouge, ce nouvel uniforme
inventé le temps d’une soirée. Une voix en moi me soufflait qu’il
n’y avait pas de vérité et que je pouvais être qui je voulais.
Finalement, pour être échangiste, pas besoin de passer à l’acte.
Il suffisait de décider que nous l’étions, et de dire que nous
l’étions.
Combien de couples
étaient dans cette situation ? Étions-nous les seuls à
« mentir » ? En fait nous ne mentions pas vraiment,
mais nous affichions notre recherche, notre désir, plutôt que notre
expérience. Je devrais d’ailleurs dire, notre inexpérience.
Alors ? Dans cette
salle ? Combien de vrais débutants avec un bracelet jaune ?
Combien d’aspirants échangistes au bracelet rouge ? De femmes
pas tout à fait bi au bracelet blanc ? De fantasmeurs de trio
au bracelet bleu ?
Le club m’a surprise
par son côté vaste et ouvert. Il est vraiment immense, et cette
sensation est accentuée par son côté « loft », avec
peu de salles séparées. Une fois le rideau franchi, on se trouve
face à un large couloir qui traverse la pièce et va dehors, mais
là, nous n’avons pas vu l’extérieur. C’est un couloir
« symbolique », il n’est pas délimité par des murs,
plutôt une grande allée.
A gauche de ce couloir se
trouvent en premier lieu le bar, un coin salon avec des tables basses
et des poufs et au dessus sur le mur, un écran plat qui diffuse des
films pornographiques. Il y a ensuite la table de mixage du DJ qui
est de plein pieds dans la salle, au même niveau que le bar ;
puis une piste de danse, elle-même entourée d’un côté par des
canapés bas, tables basses et poufs qui la séparent du « couloir »,
de l’autre côté, le mur et recouvert de miroirs, et en son
centre, il y a une cages et 3 barres de Pôle Dance. A la limite du
« couloir » et du « coin salon », se trouve,
à volonté, un buffet de pâtisseries absolument délicieuses. En
dehors des pâtisseries (et vérines de fraises, mousses au
chocolat…) le club ne fait pas restaurant. J’ai trouvé cette
idée géniale, et vraiment, c’était tellement agréable et
décadent de manger une sucrerie en buvant une coupe de champagne.
Raison supplémentaire d’être surprise par les préservatifs
payants : s’ils ont les moyens de mettre à disposition un
buffet de pâtisseries, pourquoi pas un buffet de capotes avec ?
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POUR AVOIR LE TEXTE ENTIER, CE SERA DANS LE LIVRE " CHRONIQUES LIBERTINES", PARUTION DERNIER TRIMESTRE 2018 AUX EDITIONS FILOSPHERES....
http://filosphere.free.fr/2/crbst_21.html
BISES.
PANDEMOS.
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La suite ICI.
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